Un reportage photographique commandité par Chloé Parent (juillet 1996).
L'aéronef, centre d'animation de Roissypôle, Roissy, 1989-1996
Commandé par le groupe Aéroports de Paris pour répondre aux besoins d'urbanisation et d'animation de la cité d'affaires internationales de Roissy, ce bâtiment témoigne de l'évolution du
travail de Claude Parent. Loin des structures en béton très sculpturales qui marquaient ses premiers projets (maisons individuelles, centres commerciaux), l'aéronef, à travers la diversité des
matériaux, des couleurs et des effets, rend compte d'une esthétique plus proche de la déconstruction. Les tiges de métal et les longues plaques s'entrechoquent et cisaillent le bâtiment comme
sous l’effet d’un phénomène naturel étrange. L’édifice se manifeste dans son environnement par une « forme générale mouvementée aux volumes éclatés et basculés recouverts par deux ailes de
métal nervuré ». Les couleurs (rouge, blanc, noir, gris), contrastées et sans nuance, renforcent ce signal architectural. Le rouge détone dans l'environnement gris des bâtiments de alentours. Ce
centre d'animation en forme d'aile d'avion se love en effet dans l'arc tendu du programme de bureaux – baptisé la « Coupole » – juste derrière. Depuis ce dernier, on peut
observer la toiture de l'aéronef, considérée comme une cinquième façade, cette grande aile métallique renvoyant à l'image des premiers hangars à avions. Outre les sièges sociaux, le site compte
plusieurs nœuds de communication connectant les lignes du TGV et du RER à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (Paul Andreu architecte) que Claude Parent définit comme une « suite d'espaces
urbanisés, où […] s'articulent des sortes de morceaux de ville dont l'ambiance et les dimensions sont en opposition avec cette fuite de l'espace qui caractérise les pistes d'envol ».
Audrey Jeanroy